Après une journée difficile avec mon premier contact avec Belle depuis plusieurs jours maintenant, je me met en quêtes d'informations sur les lieux et d'un éventuel moyen pour sortir de ce trou à rat. Quelques instants plus tôt, en sortant des salles des bains après avoir fait un brin de toilette, j'ai ramasser un morceau d'un miroir brisé que j'ai placé dans ma poche, espérant ainsi que Belle me recontacterait. Brun de toilette d'ailleurs réaliser dans des douches encore plus lugubres que chez moi et dont l'état laisse à désirer. J'ai aller remonté et attaché mes long cheveux noirs avec une pince que j'avais du récupérer à Belle un jour où on s'était disputer. Ce qui pouvait donc être n'importe quand avant que je n'arrive ici. Je ne savais même pas que j'avais ça dans ma poche...

Je marche alors dans les couleurs sombres, des pensées plein la tête, je revoie encore Belle en larmes complètement désespéré, mais je ne sais pas pourquoi j'ai cette image qui me pèse... Je repère une grand porte. Je ne suis pas encore allé dans cette pièce, vu l'emplacement, c'est très certainement une salle de réception où un truc du genre. Je m'avance sereinement et froidement vers la porte et l'ouvre sans autre forme de procès.

Et voilà, pari gagné... Grands rideaux aux murs, immenses fenêtres, dorures... La salle de bal. Je me suis certainement jamais servi de la mienne alors celle d'un vieux château... Je m'avance faire les fenêtres, je verrais peut-être où je suis. Je pourrais donner cette info à Belle, en espérant que ça ne serve... Ah... Problème. Je garde une stature inchangé et toujours cette attitude froide, telle une statue j'observe l'horizon où s'étend des champs à perte de vue. Impossible alors d'obtenir la moindre info sur notre situation géographique.

Perdu dans mes pensées et la vision de Belle, j'entends à peine la porte d'ouvrir et parait certainement comme appartenant au décors telle une sculpture de marbre muette regardant l'horizon par la grande fenêtre. Je n'ai pas envie de bouger, cet horizon me rend mélancolique. Mon château me manque, je me langui ici et mes pensées sont confuses. Peut importe qui rentre, les armures décoratives sont équiper de sabres. Je ne me suis pas battu en duel depuis des lustres mais je ne pense pas avoir perdu la main. J’attrape un sabre à ma droite et fait volte-face pointant mon épée sur l'inconnu qui s’avançait vers moi.

Je suis bien surpris de voir un homme quelque peu efféminé qui ressemblait certainement à un Prince. C'est bien ma veine. Un épéiste lui aussi, et certainement avec plus de pratique que moi, bien qu'il me semble plus jeune, j'aurais donc l'avantage de l’expérience en cas de confrontation. D'un ton froid avec mon attitude droite, supérieure et assurée, je lui décoche une unique question.

"Qui es-tu ?"

Sursaut.
Peur. Terreur sans nom et sans origine logique.
Pourquoi ne me rappelai-je pas comment j'étais arrivé ici ? Où étais-je ? Encore au château de ma belle princesse ou...
Ou ailleurs.

Je me lève. Ou tente de me lever.
Je referme les yeux un instant. Mal... ça fait mal...
Je me redresse de nouveau, lançant un regard certes ensommeillé mais méfiant et inquiet autour de moi. Une sorte de cachot, ou du moins une pièce à laquelle je ne donnerai jamais le nom de chambre. Je me lève. Par chance, je ne parais pas entravé. Je me lance à travers la salle exigüe vers ce qui m'apparaît comme une porte, et la franchis. Je débouche dans un couloir éclairé mais sans fenêtres.

*Non, non, non, non* pensai-je avec horreur et angoisse.

Je cours à travers le couloir, déboule dans une pièce totalement vide dont je ne comprend pas l'utilité, prend une autre porte et parviens dans un autre couloir, où je m'arrête, non vaincu ou fatigué mais perdu. Totalement perdu. Où suis-je, où suis-je enfin ! Où est... J'ouvre des yeux ronds, avant de serrer les poings et de lever la tête vers le plafond pour un long cri de rage.

« BLANCHE-NEEEEIIIIIIIIIIGE ! »

¤

Je cours.
La sortie, je veux la sortie !
Et c'est telle une bête enragée que je déboule soudain dans une nouvelle pièce.
Des armures, des armes. Je ne les remarque qu'à moitié, à moins que ce ne soit Red qui ne l'ai fait pour moi ; dans tous les cas, je m'en moque. Je remarque aussi, ou du moins nous remarquons le mouvement que fait la personne qui regardait jusqu'alors par la fenêtre. Du coin de l’œil. Nous fîmes le tour de la pièce, aucunement dérangés par la menace de son épée. D'un autre côté, Red n'avait jamais perdu un seul duel, dont je lui laissais volontiers la charge. Je continue de chercher une sortie sous le nez de l'homme, qui ne semble pas esquisser un geste pour m'en empêcher.

Et je l'ignore totalement.
Je ne sais pas pourquoi il me parle mais je n'en ai rien à foutre. Je veux ma princesse, tout de suite ! Red en moi bouillonne de la même rage. Et, à l'inverse de moi, de l'envie de tuer. Envie que, je le sens, elle voudrait bien transposer sur l'homme, puisqu'il nous menace qui plus est. *Alleeeer, laisse moi lui passer notre épée en travers du corps, s'il te plaîîît !*. Mais, sans même me laisser le temps de lui répondre, elle essaye de forcer pour prendre la place. Je la repousse de toute la force de ma patience et de ma volonté. Je ne veux pas avoir du sang sur les mains, j'en ai déjà trop eut sur tous ces champs de bataille...

Ce souvenir la rend plus forte, et je m'efforce de la repousser de nouveau.
*Arrête, putain ! Je tuerai personne !
-Mais c'est bon, ce sera moi pas toi !
-Ça fait aucune différence !
-Si, t'es plus lâche !
-Non, plus diplomate ! Et arrête, ce corps ne tuera pas cet homme, un point c'est tout ! Tu ne feras pas passer ta mauvaise humeur ainsi !
-Je te signale que tu es dans la même humeur que moi. Et qu'au fond toi aussi tu en as envie...
-Faux !
-Je te connais, Blue...
-La preuve que non !*

Red éclata de rire.
Ce ne fut pas pour me rassurer...
Finalement, je me retourne depuis l'autre bout de la pièce, et soupire.

- Je n'ai pas toute la journée, alors à moins que vous ne souhaitiez m'aider à sortir d'ici, je n'ai rien à vous dire, et encore moins mon nom. D'autant que la bienséance veut que l'on se présente avant de demander à l'autre de le faire, d'autant que... je semble bien plus haut placé que vous, ne vous en déplaise, à moins que vous soyez prince.

Je hausse un sourcil.
Si c'est le prince de ce château, il est tout à son image...

Force de constater que l'homme en face de moi est juste complètement... oui il est perdu, je ne baisse pas ma garde pour autant et garde un regard on ne peu plus noir et méfiant dans mes yeux aubergine. Ses allées et venues ne sont pas là pour me rassurer, je crois que je n'ai jamais vu un mec aussi fou de toute ma vie. En plus cet effronté m'ignore. Je reste là, calme, immobile, sur mes gardes, sans bouger. Finalement, il se décide à m'adresser la parole. Sa voix me surprend quelque peu, on dirait une voix de fille. De toutes façon ce mec est androgyne à souhait alors finalement ça lui va plutôt bien...

Pour couronner le tout, après non seulement m'avoir fait attendre, mais en plus m'avoir ignoré, il me fait des leçons de moral. Il veut que je lui apprenne la bienséance, allons-y. Je n'ai pas combattu depuis longtemps mais je ne m'appelle pas Beast, la Bête pour rien. Mais avant toute action offensive j'ai un préférence pour la joute verbale.

"La bienséance veut que la personne entrant dans une pièce souhaite le bonjour à la personne déjà présente. La bienséance veut que l'ont frappe avant de rentrer. La bienséance veut que l'on réponse aux questions posées avant de changer de conversation. Et pour votre gouverne je suis Prince."

Je suis un piètre Prince, le village aux alentour ce passe bien de mes services et je m'en fou complètement de leurs vies Qu'ils aillent crever je m'en fou. Je me tiens toujours prêt aussi bien à attaquer qu'à esquiver ou parer une quelconque attaque. Finalement je sens que mes réflexes pourraient revenir très vite. En cas de combat je sais que je ne perdrais pas, je ne veux pas perdre, je ne peux pas perdre, j'ai promis à Belle que je ferrais attention à moi. Je préfèrerais aussi qu'il ne m'emmène pas chez un sorcier guérisseur, c'est bien son genre... quoi que... Si c'est pour qu'il me soigne lui-même je préfère encore mourir finalement. Et puis j'en ai marre de le voir pleurer. C'est déjà assez lourd comme ça en étant vivant mais alors une fois mort... Je n'ose l'imaginer.

"Alors à présent je vous le redemande jeune Prince : Qui êtes vous ? Qu'allez-vous faire ? Vous n'avez certainement pas envie de me tuer, à quoi cela vous amènerait-il ? A moins que vous ne sachiez où nous sommes je pense avoir plus d'informations que vous aussi maigres soit-elles. Alors, déclinez votre identité ou je met un terme à votre misérable existence."

Je commence à sentir la colère et la rage monter en moi. Je ne trouve rien pour sortir d'ici, aucune info à communiquer à Belle, rien de concluant, je ne sais pas comment sortir, je suis enfermé ici loin de chez moi et un écervelé se prend pour un roi me fait des leçons de morales... Je commence à comprendre ce qu'à ressenti Belle enfermé au château à ne pas pouvoir sortir... Je suis un monstre je le dis et redis et en suis convaincu.

[hrp : excuse-moi de te demander cela, mais pourrais-tu arrêter de dire qu'il est si féminin ? Si c'était aussi facile de le démasquer, tout le monde serait déjà au courant, tu ne crois pas ?]


La bienséance...
Un léger gloussement sort de ma gorge.
Soit ce... "prince" n'a jamais eut de cours de bienséance et de politesse, soit il essaye tout simplement de faire le fier, celui qui sait tout, gna gna gna. Ma politesse personnelle m'empêche de lui renvoyer ses "arguments" idiots à la figure, mais je n'en suis pas loin ! Red lui-même ricane depuis l'intérieur de ma tête. Puis quelque chose me fait froncer les sourcils.

– Tu n'as rien comprit à la bienséance, toi...

*Noooon !*
Un regard froid et ironique lui est renvoyé.
Une grimace tord mon visage et mes yeux deviennent rouges l'espace d'un instant. Ma main gauche –je suis gaucher, et Red est droitier– intercepte ma main droite alors qu'elle allait empoigner la garde de mon... son épée.

– Cette épée à mon côté, a tué plus de gens que tu ne...

Je serre les mâchoires si fort que les veines de mon visage en prennent une jolie couleur.
*Ta gueule, Red, mais ta gueule ! Tu ne crois pas qu'on a assez de problèmes comme ça putain ?!
– Je te signale que c'est toi, Blue-de-mes-deux, qui vient de commencer de le provoquer ! Je ne fais que répondre, ce dont tu serais incapable !*

Je ne répond pas, n'arrive pas à répondre. Moi ? Provoquer cet homme ?
Ah, ouais... merde, je crois que j'en ai oublié ma légendaire diplomatie. D'un autre côté, je suis à moitié fou d'avoir été séparé de Blanche ! Et puis ce château est lugubre... C'est alors que Red profite de ma faiblesse pour me défoncer littéralement le cerveau. Mes mains en tremblent et la gauche finit par lâcher la droite, qui ne termine heureusement pas son geste. Notre duel mental est si intense que mon visage en porte la marque tandis que nos deux volontés s'affrontent violemment. Je n'arrive même plus à penser.

Puis mes yeux se rouvrent.
Ils sont rouges, totalement rouges. Un sourire indéchiffrable repeint alors mes lèvres.

– Je disais, avant d'être interrompu... que je ne pense pas que vous ayez intérêt à me défier, prince... prince de quoi ? De ce château ? Si tel est le cas, permettez moi d'accepter ce... défit..

Sourire malsain. Regard pourpre. Dérangeant.
La longue lame sort de son fourreau dans un bruit harmonieux, découvrant un fil parfait. La main gauche se met à trembler, mais n'arrive pas à bouger, tenue par l'acier de mon esprit. Je fixe mon adversaire dans les yeux tandis que Blue tente de s'acharner contre moi. La réponse de ce mec m'intéresse.

Ça le fait rire. Rira bien qui rira le dernier. Et niveau bienséance ce mec n'a juste pas écouté ce que je lui ai dis. En fait il m'ignore depuis qu'il est rentré dans cette pièce. En plus il me tutoie... Belle preuve de bienséance !

"Si c'est de votre misérable vision de la bienséance dont vous parlez, le simple fait que vous osiez tutoyer un de vos ainé fut-il Prince ou non, m'en donne un aperçu suffisant pour préférer mon comportement, aussi rustre soit-il en vu du monstre que je suis, à votre éducation barbare, certainement enseignée par des boucs."

Je l'observe alors s'énerver tout seul après avoir interrompu sa phrase en son milieu. Encore à m'ignorer, aucun savoir vivre, c'est certainement un brute qui ne sait que dégainer son épée. J'ai reçu une éducation de chevalier et ma malédiction rendant mon cœur plus sombre et plus noir et plus sombre, mes réflexes son déjà revenus avant même que je n'ai croisé le fer. J'ai déjà repris mes habitudes en observant chaque mouvement me préparant au moindre coup.

A le voir j'aurais sans doute pu l’exterminer pendant qu'il rêvassait... Ah ! Les jeunes... A sa tête et à ses traits fins, dans les souvenir que j'ai des dernières personnes que j'ai pu croiser, je lui donnerais la 20ène. Fort jeune âge pour mourir... Je n'ai pas vraiment envie d'en arriver là mais il commence à m'énerver passablement. Bon ça y est il me reparle ? S'il compte me faire baisser ma garde il va crever. Je la baisserais après l'avoir découper en rondelles. J'esquisse un petit sourire. Le maitre du château. Laissez-moi rire. Si c'était le cas, je crois sincèrement que ce mec est stupide. Parce que parler ainsi au maitre de maison est d'une impolitesse bien pire que celle dont il a fait preuve jusque là...

"Le Maitre de Maison hein ? Et vous prônez la politesse !? Quel Prince pathétique vous faite ! Encore pire que je ne le suis moi-même, c'est vous dire ! Et croyez-moi vous n'imaginez pas à quel point je peux être rustre et cruel."

J'ai un air satisfait et plein de haine, mon côté sombre ressort avec ma part de sadisme. Cela ne s'était pas reproduit, une telle rage ne m'avait pas envahit depuis que j'ai rencontré Belle. Belle qui, à l'instant, ne fait plus du tout parti de mes pensées. Et oui, je suis moi-même à cheval sur les principes éducatifs que l'ont m'a enseignés, et ce, aussi rustre que je me crois. Et dire qu’il y a à peine deux minutes je songeais à tout simplement quitter la pièce en l’ignorant…